Comment faire un chapeau en feutre

Faire un chapeau en feutre commence par la première étape : l’apprêtage. Une fois humidifiés, on vient appliquer avec un pinceau un produit dilué avec de l’eau qui le rendra rigide.

On peut utiliser différents apprêts, spécifiques à la chapellerie :

• des apprêts d’origine chimique : comme le Permafix ou l’Aquaraid
• des apprêts d’origine végétale : comme la gomme arabique.

La dilution des différents apprêts dépend de leur usage final, de la rigidité qu’on souhaite obtenir à la fin.

Pour mouler à la presse, nous roulons les cônes sur eux-même et les laissons sécher afin que l’apprêt pénètre uniformément la matière.

Le feutre de laine a la propriété de devenir malléable à la vapeur.

Afin de pouvoir l’étirer sur la forme choisie, on le place dans une couscoussière jusqu’à ce qu’il soit gorgé d’humidité et de chaleur.

Cette vapeur est indispensable pour former un chapeau. Dès que le cône refroidit ou sèche, la matière redevient rigide et donc impossible à travailler. C’est par contre cette propriété qui permet d’avoir de beaux chapeaux résistants une fois que ces derniers sont séchés sur forme.

Depuis peu de temps, la chapellerie Montcapel a réouvert sous forme de coopérative. C’est la seule entreprise en France qui fabrique du feutre pour faire des chapeaux. Un travail extraordinaire de sauvegarde du patrimoine que nous vous invitons à découvrir via leur site.

Nous avons la chance d’avoir à l’atelier une presse à chapeau. Un investissement réalisé par Nelly pour créer ses collections dans la plus grande autonomie. C’est d’ailleurs lors d’une journée de moulage pour la collection automne-hiver que ces photos ont été réalisées.

Traditionnellement, la modiste utilise des formes à chapeaux en bois. Pour découvrir les différentes formes en bois, nous vous recommandons d’aller voir cet article. Lorsque le moulage se fait sur un moule en bois, on met la matière en forme puis, la mettons à sécher (à l’étuve ou à l’air libre). C’est la technique modiste.

La presse, elle, est formée de moule et de contremoule en aluminium qui sont chauffés par des becs de gazs. C’est le moulage façon chapelier. La matière est moulée et séchée en même temps. Nous étirons le feutre sur le moule, bloquons la matière avec une ficelle puis abaissons le contremoule pour que la matière soit emboutie. Le feutre reste ainsi bloqué entre les deux formes chaudes pendant quelques minutes. Ensuite, nous relevons le contremoule, vérifions si le chapeau est assez sec, débloquons la ficelle et le démoulons sans déformer la matière.

Les chapeaux sont moulés au fur et à mesure en suivant ce processus. Ils sont soigneusement posés sur une table afin de refroidir dans une position qui ne les déformera pas.

Viendront ensuite les étapes de

• Finition de bord : consolidation des bords avec un ourlet puis coupe de l’excédent de feutre
• Couture du gros grain intérieur : mise à la taille du chapeau grâce à un ruban gros grain cousu.
• Couture de la garniture : choix du « décor » du chapeau et couture de cette dernière
• Bichonnage : dernière étape de finition qui consiste à brosser le chapeau à la vapeur