La robe d’Andrée

La robe d’Andrée, c’est un souvenir d’enfance, c’est un châtoiement de taffetas dépassant d’un placard trop rempli dans un couloir de la maison de ma mamie adorée.

C’est aussi le souvenir de la fine silhouette de ma tante Danièle se préparant pour un samedi soir festif dans cette somptueuse robe verte qu’elle avait emprunté à sa mère.

Ma grand-mère Andrée Rose, en plus d’aimer passionnellement son jardin où elle cultivait à merveille les groseilles et les framboises, savait coudre. Elle savait même très bien coudre pour elle ou pour ses enfants, de jolies tenues à la mode de son époque.

Plus tard, longtemps après que quand ma grand-mère soit partie, que sa maison ait été vidée puis vendue, un jour où on vidait notre maison, la robe verte rescapée d’un premier tri réapparut dans le tiroir du bureau de ma chambre d’enfant. Ma mère me l’avait gardée en souvenir. Et dans l’album des photos de la famille, je trouvais même une photo de ma grand-mère portant cette fameuse robe. Je vous partage cette image qui trône depuis sur mon bureau d’atelier.

Et puis un jour coup de cœur ! En balade chez le marchand de tissu, devant un taffetas vert un peu brillant et surtout très fluide, l’évidence s’impose : il faut que je refasse cette robe verte ! Cette coupe des années 50, si parfaite pour mettre en valeur la taille et les hanches me conviendrait à merveille ! C’est parti pour un projet couture riche de souvenirs.

Je suis justement invitée par l’atelier musée du chapeau pour faire partie du jury du concours des rencontres internationales avec un modiste que j’admire depuis toujours : Stephen Jones* lui même !

Je patronne, je trace je coupe je couds et je finis … une robe de rêve dans laquelle je me sens tellement bien !

C’est important de se sentir bien pour des occasions qui nous impressionnent, des moments où on a le trac, moi je trouve que ça aide énormément et vous ?

*Stephen Jones est l’un des modistes les plus réputés du XXI° siècle. Il a énormément travaillé pour la haute couture, notamment Dior. Sa créativité est sans limites et c’est un peu la star des modistes ! 

Et maintenant que j’ai la robe, quel chapeau choisir pour compléter cette tenue habillée ?

J’opte pour une très jolie paille extra fine de parasisal naturel que je moule sur une calotte carré avec un bord de capeline légèrement clochant.

Simple et efficace, en plus cette forme de chapeau est très facile à reporter et je pourrais le mettre avec toutes mes robes d’été.

Une jolie plume vintage dans un jaune vert parfaitement adapté et une touche de violet presque fuchsia pour faire un nœud bien contrastant et réveiller le tout d’un zeste de couleur et le tour est joué.

Ma paire de chaussure à talon préférée se glisse dans mon sac de voyage, un rouge à lèvre et des boucles d’oreilles qui brillent et me voilà parée, prête a accomplir toutes les missions, les prises de paroles en public, les moments de représentation et surtout à profiter des rencontres.

Nelly Bichet